L'IMPÉRATRICE

Juillet 2016

Nous avons récemment rencontré le groupe L'Impératrice et avons eu le plaisir de composer leurs tenues de scène avec notre imprimé Appolonie qui fait parfaitement échos à leur dernier EP, "Agitations Tropicales". C'est à cette occasion que nous avons interviewé Flore, la chanteuse du groupe, pour en savoir plus sur leur histoire et leur univers, si similaire à celui de Fête Impériale par bien des aspects.


Peux-tu nous en dire plus sur toi ?

Je m'appelle Flore, j'ai 23 ans et je viens du sud-est de la France, plus précisément du Luberon. J'ai commencé à chanter des partitions jazz et je fais maintenant partie du groupe français L'Impératrice.


Quand as-tu commencé à chanter ?

Tout a commencé dans la rue, avec un ukulele et un kazoo ! J'avais 15 ans et mes amis et moi-même chantions durant le Festival d'Avignon. Nous réinterprétions des chansons pop dans un style jazz. C'est ainsi que j'ai rencontré des musiciens et que j'ai découvert cet univers. Depuis, j'y suis souvent retournée : la rue est le meilleur endroit pour apprendre !


D'où vient ta passion pour le chant ? 

C'est bien simple : j'ai toujours aimé chanter ! Malheureusement, au début, on m'a dit que ma voix n'était pas assez puissante. Mais un jour, j'ai entendu Chet Baker et j'ai compris que la puissance n'était pas tout et que la sensibilité et le feeling étaient clés. J'ai découvert que sa douce voix, si reconnaissable, a fait de lui le grand chanteur qu'il fut.


Où puises-tu ton inspiration ? 

Dans le jazz évidemment : Billie Holiday, Etta James, Nancy Wilson, les années 50. Mais aussi dans des courants plus disco ou funk des années 70 : Chic, Cortex, Donna Summer, Bill Withers et The Jones Girls ! Ce n'est pas d'une originalité extrême mais, en termes de composition et d'écriture, les Beatles est le groupe qui m'influence le plus : pour moi, c'est de la pop pure, ils avaient un sens inégalable de la mélodie et du rythme. Côté artistes français, j'admire Serge Gainsbourg et Alain Baschung, particulièrement pour leur capacité à manier la langue française avec tant de finesse.


As-tu travaillé sur les paroles du dernier EP de l'Impératrice ?

En effet, j'ai coécrit les paroles avec Charles, le leader du groupe. C'était la première fois que j'écrivais en français ! C'est un travail minutieux et difficile car les mots véhiculent une signification puissante et on partage à travers l'écriture beaucoup de soi. Le public français juge vraiment la qualité des paroles et peut être exigeant. En France, nous accordons une attention particulière à la façon d'utiliser chaque mot, c'est pourquoi ce process d'écriture n'est pas toujours facile mais en même temps, savoir que l'on peut émouvoir et toucher profondément quelqu'un en utilisant les bons mots est extrêmement galvanisant.


Quand as-tu rejoins le groupe L'Impératrice et qu'est ce qui t'a attirée ? 

J'étais déjà fan du groupe quand j'ai rencontré Charles grâce à des amis communs lors d'un concert. De son côté, il m'avait déjà entendue chanter dans un EP avec un autre groupe et avait aimé ma voix. Avant que je ne rejoigne le groupe, L'Impératrice n'avait pas de chanteur, et puis les choses ont changé et c'est allé très vite. J'ai intégré le groupe au moment où ils étaient sur le point d'enregistrer leur prochain EP, prévu sans chant. Toutes les chansons étaient pratiquement finalisées mais durant l'été, nous avons écrit toutes les paroles et les mélodies puis j'y ai placé ma voix.


Comment décrirais-tu votre musique ? 

Notre musique est à la fois émotionnelle et faite pour danser ! L'idée est de faire ressentir des sensations et des sentiments à notre public tout en l'incitant à s'emparer de la piste de danse. C'est assez difficile de mixer les deux... Je pense aussi qu'il y a une sorte d'élégance qui se dégage de nos chansons, comme avec le nom du groupe !


As-tu des anecdotes ou des souvenirs que tu nous partagerais ? 

Notre premier concert à la Gaîté Lyrique à Paris, c'était vraiment quelque chose ! Nous attendions cette date avec impatience depuis plus de 6 mois et la salle était bondée. Mais Hagni, qui joue du synthétiseur, s'est blessé lors de la mise en place du décor. Une heure avant le concert, il était à l'hôpital pour se faire poser des points. Nous étions tellement sous pression, nous demandant si nous allions devoir annuler le concert... mais finalement, il est revenu à temps et nous avons pu jouer !


Sur quelle scène rêves-tu de te produire ?

Le Montreux Festival, en France, serait merveilleux, tant pour son histoire, la qualité de sa programmation et son emplacement exceptionnel. Au début, c'était un festival de jazz mais maintenant, il accueillent des artistes de courants musicaux plus variés. 


Quelle chanson te fais danser ?

A coup sûr, "Somebody Else's Guy" de Jocelyn Brown. Il fait l'entendre pour le comprendre ! L'intro est incroyable, les riffs fonctionnent tellement bien !


Si tu pouvais vivre dans le passé, quelle période choisirais-tu ?
J'hésiterai entre les années 50 pour le jazz et les années 70 pour le disco. Mais je pense que la vie devait être plus fun dans les 70's ! Ce qui me fascine à propos de cette époque c'est comment la musique était conçue, c'était très différent d'aujourd'hui, beaucoup plus organique. Le public s'amusait tellement durant les concerts, ils venaient pour danser, c'était la seule occasion de le faire. Maintenant, nous avons les clubs pour cela.


Quelle importance accordes-tu aux vêtements sur scène ? 

J'aime à penser qu'ils font 50% du job. L'image et la représentation de l'artiste sont essentielles. Les vêtements font partie de l'iconographie du groupe, tout comme la musique et la scénographie. La silhouette crée une personnalité et donne le ton.


Quelle est la pièce de ton dressing dont tu ne pourrais pas te passer ? 

Ma veste de travail ! Je l'ai trouvée dans un magasin de seconde-main et les initiales de son premier propriétaire sont toujours brodées dessus.


Qu'est ce que tu aimes chez Fête Impériale ? 

Il y a quelque chose de très nouveau et frais chez Fête Impériale, une sorte de combinaison de simplicité et d'élégance. Je n'aime pas les choses trop sophistiquées ; chez Fête Impériale, les imprimés et les silhouettes sont très créatifs, féminins et faciles à porter.


Pourquoi as-tu choisi la robe Colette ? 

J'aime les couleurs et la matière. Cette robe est féminine et la coupe est originale ! 


Quels sont tes projets à venir ? 

En ce qui concerne L'Impératrice, la prochaine étape sera notre premier album ! C'est un projet très important qui demande beaucoup de travail et de maturité. Pour ma part, je souhaite également continuer avec le jazz et faire quelques featurings. Mon dernier était sur la chanson "La Piscine" avec le groupe Hypnolove. Mais l'avenir de L'Impératrice est clairement ma priorité : je fais partie de la famille maintenant !




CREDITS PHOTOS

Reynald Valeron 

Marine Lottermoser